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Politique

L’UMP aux prises avec des figurants numériques non payés

Plusieurs dizaines de figurants numériques portent plainte pour « non respect du contrat de travail », « travail dissimulé » et « rupture de contrat abusive » après les meetings de l’élection présidentielle

Publié le

 mar 


C’est une affaire dont se serait bien passée l’UMP, au sortir d’un été qui a vu la montée en puissance des luttes internes pour la présidence du parti, dans une lutte à couteaux tirés entre François Fillon et Jean François Copé. Cette fois, ce sont plusieurs dizaines de figurants numériques qui ont porté plainte pour « non respect du contrat de travail« , « travail dissimulé » et « rupture de contrat abusive » après les meetings de l’élection présidentielle. Engagés pour remplir les salles de meetings, certains affirment n’avoir jamais été payés. Retour sur les faits.

Des dizaines,  peut être des centaines de plaignants

Mars 2012, la campagne présidentielle débute. Alors qu’il vient d’annoncer sa candidature, le Président et désormais candidat souhaite un évènement majeur pour ancrer sa candidature. L’UMP décide d’organiser un grand meeting fondateur à Villepinte le 11 mars. Objectif: faire oublier le meeting du Bourget de François Hollande. Il faut une affluence maximale, il faut que les chiffres impressionnent tout autant que le discours du candidat.

Si les  fédérations locales vont se mobiliser pour rassembler les militants, certains cadres du parti ont l’idée d’avoir recours à des figurants numériques. Un choix qui s’impose pour des raisons de coûts et de disponibilité. Un figurant numérique témoigne: « A la base nous ne devions que faire Villepinte mais très vite, certains à l’UMP ont compris que nous étions très utiles et peu onéreux. On nous a proposé d’autres meetings, mais nous n’avons jamais vu l’argent... ». Certains figurants vont ainsi enchaîner plusieurs dizaines de meetings jusqu’au second tour à un rythme effréné. « Nous terminions dans un état de fatigue extrême. »

Mais de nombreux figurants numériques feront défection avant la fin de la campagne, n’hésitant pas à défiler le 1er mai dans le cortège des syndicats tandis que d’autres figurants numériques assistent à la « vraie fête du Travail » au Trocadéro.

Pour l’UMP, des militants bénévoles

Pour l’UMP, la vision des choses est toute autre. Si les figurants présents à Villepinte étaient bien des salariés, il n’en est rien des autres meetings. Un cadre affirme qu’il s’agissait de « bénévolat de la part de figurants militants » et non de contrats de travail. « Ils ont été absolument libres de leurs mouvements, nous n’avons jamais forcé personne à assister aux meetings« . Et de balayer les accusations  qui portent selon lui la marque d’un complot dirigé contre François Fillon. « De nombreux figurants numériques ont été aperçus dans les réunions de Jean François Copé, cette affaire est clairement téléguidée« . A la justice de trancher une affaire qui pourrait peser dans la lutte pour la présidence de l’UMP.

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