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De la médecine douce pour lutter contre le stress des data centers

A notre époque, nous sollicitons les données en permanence dans notre vie de tous les jours. Que ce soit pour commander une pizza, lire ce qu’ont publié nos amis sur le réseau social Facebook, ou encore évoluer dans le monde professionnel, les données sont maintenant partout autour de nous et font partie de notre quotidien. Au coeur de ce dispositif infernal, ce sont les datacenters, sortes de grands placards bruyants et très onéreux, qui assurent le traitement de toutes ces données à une vitesse vertigineuse. Une cadence frénétique qui n’est pas sans conséquences…

Publié le

 mar 


A notre époque, nous sollicitons les données en permanence dans notre vie de tous les jours. Que ce soit pour commander une pizza, lire ce qu’ont publié nos amis sur le réseau social Facebook, ou encore évoluer dans le monde professionnel, les données sont maintenant partout autour de nous et font partie de notre quotidien. Au cœur de ce dispositif infernal, ce sont les datacenters, sortes de grands placards bruyants et très onéreux, qui assurent le traitement de toutes ces données à une vitesse vertigineuse. Une cadence frénétique qui n’est pas sans conséquences…

D’après un rapport récent de McKinsey en collaboration avec Gartner, cette sollicitation croissante ferait grimper en flèche les risques psychosociaux des datacenters, liés à leur activité professionnelle. Entre 2007 et 2012, la pénibilité aurait ainsi augmenté de plus de 378% pour les seuls datacenters européens, dont la situation est nettement meilleure que celle de leurs homologues chinois ou encore coréens. Face à ce constat alarmant, que faire pour améliorer les conditions de travail et réduire le stress des datacenters ? Le Gorafi a enquêté.

La médecine douce plébiscitée

C’est chez nos amis nordiques, à Lulea (Suède) que les syndicats de datacenters ont été les premiers à dénoncer le stress permanent subi par ces derniers. En accord avec les partenaires sociaux, les administrateurs ont ainsi tout fait pour rendre la vie des datacenters plus douce, avec de belles réussites.

Les journées des datacenters ont tout d’abord été réorganisées pour faciliter les roulements, là où il n’était pas rare de constater des journées de 24h ou même plus dans les cas extrêmes. Une consommation d’électricité raisonnée a été mise en place pour éviter de solliciter à l’extrême les datacenters branchés en permanence. Afin de diminuer le stress, les locaux ont été progressivement repeints avec des couleurs douces, comme le vert ou le bleu, connues pour être apaisantes et donner un sentiment de calme intérieur, tandis qu’un dispositif intelligent de luminothérapie à remplacé l’ancien éclairage à base de néons.

Au lieu des systèmes de refroidissement classiques, comme la ventilation ou le watercooling (refroidissement hydrique), jugés cruels et dégradants, les datacenters reçoivent la fraîcheur apaisante de brumisateurs délicatement parfumés aux huiles essentielles de bois de rose et de niaouli, réputées pour leurs vertus calmantes et dynamisantes. La nuit, des cheminées traditionnelles suédoises sont allumées pour résister aux températures nocturnes tout en offrant aux datacenters le spectacle rassérénant d’un feu de bois.

Enfin, en collaboration avec Bang & Olufsen, les administrateurs ont complètement resonorisé les centres de sorte qu’on y entend maintenant, au lieu du bruit inhumain des engins, une sélection de morceaux de musique classique de Mozart et Verdi.

Exporter le modèle suédois ?

Malheureusement, cette situation encourageante est loin d’être généralisée et il faudra, à n’en pas douter, de nombreuses années avant que le modèle suédois ne puisse être exporté dans d’autres pays. Comme le souligne l’économiste danois Johan Jensen, « Dans les pays en développement, la masse salariale des datacenters constitue un frein aux politiques de RSE largement limitées par les impératifs de productivité dictés par les pays occidentaux. »

Dans cette conjoncture, tout laisse à penser que la fracture entre datacenters du Nord et du Sud risque de ne pas être réparée de sitôt, et que le modèle suédois, solution locale à un problème global, pourrait bien faire longtemps figure de pansement sur une jambe de bois.

Le Gorafi

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