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Société

Tabac : quelle méthode pour commencer ?

Demain j’arrête ! Une phrase que l’on a tous entendu dans la bouche des fumeurs. Mais cette fameuse phrase semble aujourd’hui bien dépassée au profit d’une autre : « Demain, je commence ! ». Un engouement pour la cigarette traditionnelle qui n’est sans doute pas sans rapport avec sa version électronique qui connaît un vif succès ces derniers temps. Mais parfois la volonté seule ne suffit pas et un petit coup de main s’impose pour se mettre à fumer d’authentiques cigarettes. A l’occasion de la Journée mondiale du tabac qui se tient ce 17 juin et organisée par l’industriel British Tobacco, tour d’horizon des différentes méthodes d’aide à l’initiation tabagique en compagnie du Dr Michel Baumié, addictologue comportementaliste et responsable de l’unité de tabacologie du CHU de Montpellier.

Publié le

 mar 


Demain j’arrête ! Une phrase que l’on a tous entendue dans la bouche des fumeurs. Mais cette fameuse phrase semble aujourd’hui bien dépassée au profit d’une autre : « Demain, je commence ! ». De manière prophétique, l’humoriste Gad Elmaleh en faisait même un sketch il y a quelques années.

Un engouement pour la cigarette traditionnelle qui n’est sans doute pas sans rapport avec sa version électronique qui connaît un vif succès ces derniers temps. Mais parfois, la volonté seule ne suffit pas et un petit coup de main s’impose pour se mettre à fumer d’authentiques cigarettes.

A l’occasion de la Journée mondiale du tabac du 15 août organisée par l’industriel British Tobacco, tour d’horizon des différentes méthodes d’aide à l’initiation tabagique en compagnie du Dr Michel Baumié, addictologue comportementaliste et responsable de l’unité de tabacologie du CHU de Montpellier.

Début radical ou progressif

Les patchs. Un incontournable pour beaucoup qui désirent devenir fumeur. Le principe est on ne peut plus simple. Une fois le patch collé sur la peau, la nicotine traverse la barrière cutanée avant d’atteindre la circulation veineuse. L’effet commence à être perceptible au bout de trente minutes environ et se poursuit tout au long de la journée. C’est un parfait palier intermédiaire pour tous ceux qui aimeraient goûter à « l’effet cigarette » mais qui se sentent trop fébriles à l’idée de gérer la fumée.

La cigarette électronique. C’est LE must depuis cette année. Aussi bien utilisée pour stopper la cigarette que pour s’y mettre progressivement, cette version électronique est à la fois esthétique et utile. Une réserve toutefois. Sur ce produit, le Dr Baumié se dit « sceptique ». « J’ai vu des patients ne pas dépasser le stade de la e-cigarette. Les études sur la toxicité sont quasiment inexistantes et son utilisation à court terme ne semble pas poser de problème de santé. On est donc très loin de la véritable cigarette qui détruit les poumons à petit feu », explique le médecin.  Un avantage toutefois, comme le précise ce dernier : « La cigarette électronique initie au geste de fumer non seulement en public mais aussi dans les lieux où cela est interdit . C’est donc un bon moyen pédagogique pour devenir fumeur malgré son incontestable aspect gadget. »

Aspirer progressivement la fumée des autres. Une méthode un peu « à l’ancienne » selon Michel Baumié : « L’idée c’est de s’approcher d’un groupe de fumeurs et de respirer par à-coups de petites quantités de fumée de cigarette. On habitue ainsi en douceur les poumons et les capteurs du nez à cette odeur si particulière qui peut paraître agressive pour les débutants. » Cette technique comprend une montée en puissance dans la quantité de fumée aspirée en allant de la furtive inspiration à la grosse soufflette effectuée à l’aide d’un complice.

Trouver un patron qui pratique le harcèlement moral. Le stress engendré par sa persécution psychologique devrait vous mettre dans un état d’anxiété tel que vous désirerez probablement un moyen de décompresser. Une cigarette généreusement donnée par un collègue lors d’une pause fera alors très bien l’affaire. Une méthode efficace mais un peu brutale pense le Dr. Baumié : « C’est une façon de démarrer de toute évidence violente. Mais l’état d’angoisse provoqué par le harcèlement de votre supérieur hiérarchique devrait vous aider à surmonter les désagréments physiques qu’engendre généralement la toute première cigarette (toux, écœurement, etc…) »

Montrer à votre enfant que c’est mauvais pour la santé. Quoi de mieux qu’une démonstration pédagogique dans des conditions réelles pour sensibiliser votre progéniture aux dangers du tabac ? Le mieux est donc de prendre un moment avec lui pour fumer devant ses yeux votre première cigarette pour qu’il puisse constater lui-même l’aspect repoussant d’une telle pratique. Ce sera donc pour vous l’occasion de protéger votre enfant tout en vous mettant le pied à l’étrier dans votre quête pour commencer à fumer.

Demander conseil

Alors, quelle méthode privilégier ? « Chaque non-fumeur est différent. Certains ne fument pas, d’autres encore moins. Certains veulent commencer  immédiatement, d’autres souhaitent le faire de manière progressive », conclut le Dr Baumié. « Là encore, un gros fumeur ou un tabacologue compréhensif peuvent vous aider à choisir la formule qui vous conviendra le mieux. »

Enfin, rappelons que l’Assurance maladie n’accompagne à aucun moment la consommation de tabac. Elle rembourse uniquement les aides comme les patchs sur prescription médicale établie par un médecin ou une sage-femme, à hauteur de 50 euros par année civile et par bénéficiaire. Mais seulement dans le cadre d’un arrêt de la cigarette. Ce qui n’est de fait pas votre cas, à moins de trouver un médecin généraliste peu regardant ou à l’écoute de votre projet.

Pour en savoir plus sur l’engrenage de la cigarette et le phénomène de dépendance, rendez-vous sur le site du Réseau Français des Addictologues Comportementalistes et Tabacologues*.

La Rédaction

*http://www.fractal.asso.fr/

Illustration: Istock / Matt_Collingwood

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