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Monde Libre

Les kamikazes d’AQMI obtiennent enfin le versement de leur 13e mois

Le droit du travail s’applique finalement là où on ne l’attend pas. Sur un forum islamiste, plusieurs organisations syndicales rattachées à Al-Qaida au Maghreb Islamique viennent d’annoncer un changement de taille dans le mode de fonctionnement du groupe terroriste.

Publié le

 mar 


Le droit du travail s’applique finalement là où on ne l’attend pas. Sur un forum islamiste, plusieurs organisations syndicales rattachées à Al-Qaida au Maghreb Islamique viennent d’annoncer un changement de taille dans le mode de fonctionnement du groupe terroriste. Après des semaines de lutte et de négociations, les kamikazes d’AQMI viennent enfin d’obtenir le droit de percevoir un 13e mois en plus de leur salaire de base. Une nouvelle saluée par plusieurs syndicats de l’Hexagone à l’exception du Medef. Décryptage.

Une profession difficile

Djamel Zerhouni est le délégué syndical de la CTI (Confédération des Travailleurs Islamistes) au sein d’AQMI. C’est lui qui a mené le bras de fer avec les dirigeants de l’organisation terroriste pour laquelle il travaille. Après cette concession de dernière minute lâchée par ses patrons, il exprime sa joie : « C’est une grande victoire pour les droits civiques. Le métier de kamikaze est l’un des plus difficiles au monde. On est stigmatisés socialement au point de devoir travailler dans le secret le plus total. On manipule parfois des matériaux extrêmement dangereux et l’espérance de vie des kamikazes est, de fait, l’une des plus basses parmi toutes les catégories socioprofessionnelles. »

De plus, pour le syndicaliste djihadiste, l’instauration d’un 13e mois reste une exigence tout à fait légitime au regard de la pénibilité du travail : « Certes les kamikazes deviennent normalement des martyrs et obtiennent ensuite des avantages en nature extrêmement alléchants. Mais quand ils sont encore sur cette terre, leur vie est très dure, souvent dans une précarité économique proche du seuil de pauvreté. Un 13e mois n’est donc pas de trop pour améliorer les conditions de vie des kamikazes. »

Pour obtenir ce 13e mois, les quelques dizaines de candidats à l’attentat kamikaze qui travaillent pour AQMI ont même dû se mettre en grève début juin alors que le droit de grève n’est toujours pas reconnu par l’organisation terroriste. Fin juillet, une poignée de ses employés avaient même décidé de séquestrer Abdelmalek Droukdel, l’un des cerveaux d’Al-Qaida au Maghreb Islamique avant de finalement le relâcher quelques heures  plus tard.

En France, Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail et membre de la CGT, a été la toute première personnalité à commenter cette information. Interrogé au micro de France Info, il déclare : « Cela fait toujours plaisir de voir une lutte syndicale déboucher sur de nouveaux acquis sociaux. Même s’il s’agit d’une organisation de laquelle la CGT est totalement absente, je reste évidemment très heureux pour tous les travailleurs d’AQMI et en particulier les kamikazes dont le cadre de travail s’améliore petit à petit. »

Le Medef consterné

En revanche, au siège du Medef à Paris, cette victoire des kamikazes d’AQMI sur leur direction a été accueillie dans le plus grand froid. C’est Pierre Gattaz, le président de l’organisation patronale récemment élu qui s’est chargé laconiquement de réagir via un communiqué dans lequel il écrit : « Le Medef a le regret de constater qu’une fois de plus, ce sont encore des comportements à l’opposé de l’esprit d’entreprise et proche de la fainéantise qui obtiennent gain de cause dans ce dossier. Nous ne pouvons donc nous associer pleinement à cette décision des dirigeants d’AQMI qui, par ailleurs, ne fait pas partie de notre Mouvement. »

La Rédaction

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