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Société

Amende record de 45 000 euros pour le pizzaïolo qui imitait l’accent italien

Il s’appelle Zoubir Bessour, et il a 26 ans. Il est né à Vauréal (95) et n’est jamais allé en Italie. Pourtant Zoubir, de septembre 2009 à juin 2012, a pris un malin plaisir à se faire passer pour un ressortissant transalpin, lorsqu’il répondait au téléphone dans le cadre de son travail, ou qu’il livrait des pizzas à des particuliers. Il a été condamné ce matin à une amende record de 45 000 euros par le Tribunal de Pontoise (Val-d’Oise).

Publié le

 mar 


La technique était bien rôdée. Lorsque des clients appelaient pour commander une ou plusieurs pizzas, Zoubir décrochait et lançait un « Buon Giorno » du plus bel effet pour mettre ses interlocuteurs en confiance. De fil en aiguille, Zoubir a commencé à rouler les « R », se tromper sciemment sur certains mots de français pour « faire italien »… Les clients ont longtemps pensé que la personne qu’ils avaient en face d’eux était d’origine italienne, et c’est pourquoi ils continuaient d’acheter les (mauvaises) pizzas de cette pizzeria.

Des victimes blessées dans leur ego

Patrice, 53 ans, est satisfait de la décision du Tribunal : « J’ai été lésé pendant trois ans. Je pensais acheter des pizzas à un bel italien qui me disait PRONTO au téléphone, alors qu’elles étaient faites par un jeune de banlieue ! Si je pouvais les vomir là tout de suite, je le ferai.45 000 euros, au final, c’est pas grand-chose par rapport à ce que je ressens, mais c’est déjà ça… ».

Un coupable rongé par le remord

Zoubir s’est expliqué en bafouillant, les yeux baissés, lors de son procès : « Au début on pense que c’est drôle, de passer pour un italien… Et puis les gens y croient, nous font confiance. On se prend au jeu, et très vite, c’est l’engrenage. Je me faisais appeler Francesco, et j’ai commencé à parler avec les mains pour impressionner les filles. Les gens adoraient ça, ils en revoulaient ! ».

Zoubir a aussi été condamné à une interdiction d’exercer le métier de pizzaïolo pendant cinq ans, ainsi qu’une interdiction à vie d’imiter l’accent italien, même dans un cadre privé. « Une punition sévère mais juste » selon les amis du condamné, qui ne supportaient plus cette mascarade.

La Rédaction

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