Monde Libre

Syrie: Bachar al-Assad dit ne rien savoir sur les journalistes étrangers disparus présents dans la cave de son palais

Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé dans une interview à des médias vénézuéliens n’avoir « aucune information » sur les sept journalistes étrangers disparus en Syrie depuis le début du conflit. Le leader contesté en a profité pour confirmer l’information selon laquelle ces mêmes journalistes auraient été aperçus dans une cave du palais présidentiel Techrine à Damas où al-Assad réside. La suspicion se porte donc naturellement sur ce dernier qui s’est dit « totalement étranger à cette série d’affaires » alors que deux journalistes français travaillant pour Europe1 sont portés disparus depuis jeudi dernier.

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« Nous n’avons aucun renseignement sur ces journalistes qui se trouvent effectivement quelque part dans le sous-sol de mon palais », s’est expliqué le dirigeant syrien qui était interrogé sur les disparitions à répétition de journalistes sur son territoire. Interviewé par l’agence de presse officielle vénézuélienne, il s’est indigné des accusations implicites dont il est l’objet : « Aucune preuve n’indique qu’ils aient été enlevés par nos militaires ou par une des milices terroristes que nous combattons actuellement. Il est trop tôt pour accuser qui que ce soit. »

Bachar-al-Assad évoque ensuite dans son interview la possibilité que ces disparitions soient dues à la volonté des journalistes dont on a perdu toute trace jusqu’à aujourd’hui : « Peut-être qu’ils essaient juste d’avoir un moment de calme à eux. La Syrie est un peu difficile et très anxiogène en ce moment. Peut-être qu’ils ont envie de décompresser et c’est pour ça qu’ils ne donnent plus de nouvelles à leurs rédactions. Moi aussi ça m’arrive de ne pas répondre au téléphone de temps en temps. »

Enfin, questionné sur des rumeurs qui avancent que les sept journalistes étrangers disparus se trouveraient prisonniers dans une geôle souterraine de son palais, Bachar-al-Assad a tenu à jouer franc-jeu : « Oui c’est vrai, il y a des gens, parfois des occidentaux, qui montent et qui descendent là-bas. Je crois bien avoir aperçu un ou deux des journalistes dont vous me parlez. Mais concrètement c’est une zone dont je ne m’occupe pas. Je suis un peu claustrophobe et donc je n’y suis jamais allé. Mais peut-être qu’ils sont là-dessous en fait, ou peut-être pas. Qui sait… »

Aucune info sur les journalistes tués

Depuis le début de la révolte contre le régime syrien en février 2011, 24 journalistes ont trouvé la mort en plus des sept autres portés disparus aujourd’hui. Questionné sur cette hécatombe, Bachar al-Assad a également affirmé ne « pas être au courant » : « Ce n’est vraiment pas le genre de nos troupes de tirer sur un journaliste. Après, si un de nos soldats voit un homme avec un appareil photo ou un bloc-notes, ça peut aussi très bien arriver qu’il prenne ça pour un terroriste avec une Kalachnikov ou un lance-roquettes. Il faut faire attention à ce genre de choses aussi ».

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