Société
Un restaurateur se désole que les Français n’aient plus les moyens de s’offrir un brunch à 45€
Au pays de la gastronomie, les restaurants font face à une baisse de fréquentation inédite, y compris à l’heure du brunch.
Xavier est désabusé : ce dimanche encore, la salle de son restaurant situé en plein cœur de Montmartre est à moitié vide. Un crève-cœur pour ce restaurateur qui cultive l’art du brunch de père en fils depuis 2017. “À l’époque, tout était nouveau, les gens faisaient la queue une heure pour pouvoir déguster une tranche de pain de seigle tartinée de guacamole et deux œufs au plat. Maintenant c’est fini, à cause de l’inflation”, regrette-t-il.
Pour s’adapter, Xavier a tenté de proposer une formule “solidaire” à 38 € : une proposition qui n’a pas rencontré son public, malgré toute sa bonne volonté. “Le brunch incluait un cappuccino, une tranche de banana bread et de l’eau à volonté, mais visiblement les gens ne souhaitent pas soutenir les petits commerces de proximité”, souffle-t-il, un brin amer.
Avant de mettre la clé sous la porte, le restaurateur continue de chercher des solutions pour attirer à nouveau les amateurs de brunch. Les clients peuvent désormais payer leur repas en trois fois sans frais, ou composer leur menu selon leur budget. “Le skyr est à 9 euros. Avec 3 myrtilles, on passe à 12 euros, 15 euros avec du muesli et si le client veut être servi dans un bol, c’est 20 euros”, explique le restaurateur, heureux de proposer des solutions pour les petits budgets.
En attendant des jours meilleurs, Xavier ne désespère pas mais ne cache pas sa colère à l’encontre des boulangers, “qui essaient de tuer la culture du brunch en vendant des sandwichs jambon-beurre à moins de 9 euros”.