Société
Des stagiaires en colère déversent 3 tonnes de photocopies devant le siège de Total
La Défense – Déjà confronté à une crise des éleveurs depuis plus de 15 jours, le gouvernement doit aujourd’hui faire face à une véritable fronde des stagiaires d’Île-de-France. Reprenant les méthodes de leurs aînés normands, ils bloquaient notamment ce lundi l’accès à la cantine et aux sanitaires du groupe Total, désigné comme « le grand Satan de l’emploi jeune ».
La Défense – Déjà confronté à une crise des éleveurs depuis plus de 15 jours, le gouvernement doit aujourd’hui faire face à une véritable fronde des stagiaires d’Île-de-France. Reprenant les méthodes de leurs aînés normands, ils bloquaient notamment ce lundi l’accès à la cantine et aux sanitaires du groupe Total, désigné comme « le grand Satan de l’emploi jeune ».
Cravates nouées sur le front en signe de défiance
Ils sont plus d’une vingtaine, retranchés derrière une montagne de 600 000 feuilles de papier et deux Vélibs renversés, dressée à la faveur du déjeuner, bloquant farouchement l’accès au siège du géant pétrolier Total. Attitudes martiales et cravates nouées sur le front en signe de défiance, ils expliquent ne laisser passer que les jolies filles et Hervé de la compta, adoré de tous pour ses références à Mission Cléopâtre et ses chemisettes créoles. « Mais les autres, no pasaran », grogne Louis, 22 ans. « Trop, c’est trop, on se fiche de nous ». En cause, une circulaire interne rappelant que les stagiaires devaient justifier de plus de 8 mois d’ancienneté pour prétendre à la prime de Noël – un très prisé carnet de chèques-cadeaux valables chez Darty, la Fnac et Nature & Découvertes, entre autres.
« C’est vraiment ce document qui a mis le feu aux poudres », confie Clémence, apprentie au sein du département énergies renouvelables. « Beaucoup d’entre nous l’ont vécu comme un affront terrible ». En poste depuis bientôt 9 mois, la jeune fille ose à peine reconnaître qu’elle est pour sa part éligible au précieux sésame.
Parmi leurs revendications, la fin des combats de stagiaires clandestins organisés par la direction
Dans l’univers brutal mais feutré des fleurons industriels français, cette sédition fait désordre. Chez Total, le management se laisse encore quelques jours pour arrêter une stratégie : mater la révolte, ou accéder aux revendications. Elles sont nombreuses : une augmentation des tickets-restaurants de 3€, le droit d’arriver à 9h le lundi matin, le déverrouillage de Facebook sur l’intranet, et la fin des combats clandestins entre stagiaires organisés par les directeurs de service dans les sous-sols du bâtiment. Mais de l’avis de nombreux n+5, un tel aveu de faiblesse pénaliserait durablement l’entreprise, dont 90% de l’intendance et des tâches ingrates reposent sur les contrats jeunes.
Pour l’heure, la contestation s’organise et la blitzkrieg initiale semble céder progressivement le pas à une guerre de tranchées en bonne et due forme. Aux 1200 ramettes de papier déjà fournies par un alternant de chez Clairefontaine viennent de s’ajouter 2 cornes de brume et un fumigène (« à utiliser judicieusement »), contribution d’un hôte d’accueil du Stade de France. Sur le parvis, les banderoles ont fleuri : aux « sur les pavés, les stages » initiales se sont ajoutées des « #pascontent » ainsi qu’un « Vends scooter Piaggio, contact : 06 82 52 24 77 ».
Une réunion est prévue vendredi entre la direction et Matthieu, stagiaire en chef, dont beaucoup craignent déjà qu’il trahira la cause pour un CDD de six mois.
La Rédaction
Illustration : Flickr / champardennaisaxonais
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