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Société

Un CRS repense au bon vieux temps où il coupait les tentes des réfugiés au cutter

Luc Mallet, 38 ans, est CRS depuis une quinzaine d’années. C’est un métier qu’il aime et qu’il est fier d’exercer au quotidien, mais il éprouve aujourd’hui une certaine lassitude teintée de nostalgie. Il sent que les temps changent et que ce n’est pas pour le mieux. Nous avons recueilli son témoignage, tout en pudeur.

Publié le

 mar 


« Avant, c’était clair et net : les réfugiés, on les cognait » raconte Luc Mallet en faisant craquer ses phalanges. Ce grand gaillard passionné de rugby, ne mâche pas ses mots. « On a tout eu : des afghans, des syriens, des érythréens, des irakiens, même des palestiniens c’est vous dire, le nombre de métèques qu’il y avait… Pardon, je voulais pas dire métèque, vous le retirerez dans l’interview d’accord ? Bref. Et on devait les dégager. Alors on les poussait, et on donnait des coups de cutter dans leurs tentes Quechua… S’ils résistaient on sortait les matraques. Voilà, là j’avais l’impression d’être utile pour mon pays ».

Pourtant, l’arrivée des réfugiés ukrainiens a changé la donne, si bien que Luc ne reconnait plus son métier. « Je veux bien avouer qu’ils présentent mieux que les autres… Mais quand même ! Ça reste des réfugiés quoi… On devrait au moins pouvoir les bousculer s’ils nous regardent dans les yeux. Là, on les accueille à bras ouverts, j’y comprends plus rien, je ne reconnais plus la France que j’aimais. J’ai l’impression de servir à rien. Même les gilets jaunes ne se rebellent pas alors que le litre d’essence a dépassé les 2 euros… J’ai pas tiré au LBD depuis tellement longtemps que je vais être obligé de taper sur mon gosse pour compenser. C’est ça que vous voulez ? Nan mais c’est ça que vous voulez ? »

 Luc se met à sangloter, et nous le réconfortons comme nous le pouvons, en lui promettant que d’autres réfugiés finiront bien par arriver, et qu’il pourra à nouveau se défouler sur eux s’ils sont arabes ou noirs. Il nous remercie pour notre soutien, et nous lui souhaitons bon courage pour cette phase délicate de sa vie.

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