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France

On n’a pas envie de faire des blagues de merde jusqu’à 64 ans

Non, on n’a pas envie.

Publié le

 mar 


Déjà c’est même pas certain qu’on atteigne 60 ans. Beaucoup dans la rédaction ne font aucun effort physique, la crise cardiaque les rattrapera plus vite que les calculs des trimestres manquants. Ensuite, passé cinquante ans, ils deviendront gênants, malaisants. 

Mais surtout, on n’a pas envie de faire des blagues de merde jusqu’à 64 ans.

On n’a pas envie de devoir se farcir les éléments de langages d’un gouvernement en bout de course, qui s’enroule dans une toge de mépris et qui pour faire diversion propose qu’on parle d’immigration et de ces salops de privilégiés au RSA ou de ces Smicards qui ont la belle vie avec l’augmentation de leur pouvoir d’achat.

On n’a pas envie de supporter les mensonges du ministère de l’Intérieur et la longue liste des mutilés, des gazés, de toutes celles et ceux qui parce qu’ils ont osé prendre la rue un jour ces dernières années ont pris un coup de tonfa, ont perdu des doigts, un œil, une main, avec comme preuve de bienveillance des autorités qui assurent « que les responsables seront mis au repos ». 

Est-ce que le CRS qui a visé Zineb à Marseille est-il toujours au repos ?

On n’a pas envie de supporter cette actualité de merde jusqu’à 64, 65 ou 70 ans.

On n’a pas envie de supporter encore les analystes d’éditorialistes qui nous expliquent comment on doit bien comprendre l’actualité car on est trop stupide pour comprendre ce qui se passe autour de nous.

On n’a pas envie de voir les chaînes d’infos en continu creuser chaque jour un peu plus le déficit national en déontologie au point que les générations futures de journalistes devront travailler jusqu’à 115 ans pour espérer le combler.

On n’a pas envie de devoir réfléchir à de nouveaux moyens pour jouer avec l’info quand le maître mot du gouvernement est de faire absolument n’importe quoi pour espérer déjouer les pronostics, entre décerner des médailles à des propriétaires d’aérodromes ou donner des interviews à Pif Gadget ou dans PlayBoy. C’est ça l’effet « waouh » ? Que faut-il pour que ce merdier s’arrête à un moment, qu’on arrête de faire n’importe quoi, de dire n’importe quoi ? Pour que tout le monde retrouve la raison ?

On n’a plus envie de lire quelque part « J’assume » par un homme politique qui n’assume rien si ce n’est assumer de ne pas assumer en assumant ne rien assumer pour assumer d’assumer. 

On n’a plus envie de lire les derniers bombardements russes comme s’ils s’agissaient de giboulées contre lesquelles on ne peut rien faire. 

On n’a plus envie. 

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