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Medias

Deux fact-checkeurs meurent d’épuisement après avoir vérifié tous les propos de Michel Onfray

Deux journalistes de la cellule de fact-checking d’un grand quotidien sont morts de fatigue hier soir après avoir consacré leurs derniers mois à vérifier la véracité des propos de Michel Onfray. Récit.

Publié le

 mar 


« Je leur avais dit de ne pas se lancer là-dedans, hélas ils ont toujours eu le goût des défis insurmontables » se lamente un de leurs collègues, balançant entre tristesse et indignation. « Dans la vie, il faut parfois savoir se fixer certaines limites » ajoute un autre. Le parcours des deux journalistes est un peu similaire. Justine, 32 ans, s’est lancée dans la profession quelque temps après avoir escaladé l’Everest par la face nord. Baptiste, quant à lui, venait de rentrer d’une mission de quatre mois en Afghanistan au plus près des Talibans. C’est en octobre 2020 qu’ils décident ensemble de créer une section spéciale « Michel Onfray » au sein de la cellule de fact-checking, peu après que ce dernier a déclaré : « Là on est dans une urgence, alors on bricole. On se dit bon, Covid-19, c’est qu’il y en a eu 18 précédemment. » Ils seront morts en héros en tentant désespérément de comprendre sa dernière intervention hier soir sur LCI.

La stratégie de l’enlisement

« Quand j’ai vu qu’ils ne prenaient plus de week-ends ni de vacances pour vérifier tous les propos d’Onfray sur la pandémie, je me suis inquiété, je leur ai dit de se reposer, mais ils ne m’ont pas écouté » explique leur responsable, encore sous le choc. Il faut dire que Michel Onfray, invité régulier des plateaux d’info en continu, s’attaque à tous les sujets : terrorisme, bricolage, médecine, philosophie, reproduction vivipare, curling, gymnastique aquatique, tout y passe. Une première alerte a lieu en septembre : Baptiste s’endort assis sur sa chaise au bureau et y passe la nuit sans s’en rendre compte, quant à Justine, elle fait un burn-out. Mais rien n’y fait. Un collègue confie : « je leur ai dit de s’attaquer à des choses plus légères : la vente d’organes, la guerre au Yémen, le trafic d’enfants, mais ils sont têtus ».

Cette tragédie n’est pas sans rappeler celle survenue en 2017 lorsqu’un journaliste avait mis fin à ses jours après avoir tenté désespérément d’isoler des propos non-contradictoires d’Emmanuel Macron.

Image capture d’écran BFMTV

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