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L'Edito

« Ne pas faire de fougasses ce matin, ça voudrait dire qu’ils ont gagné » par un boulanger

Hervé Olibat, boulanger à Saint-Quentin en Haute-Picardie, nous livre son sentiment de citoyen et d’artisan un an après la tragédie à Charlie-Hebdo.

Publié le

 mar 


 

Cela fait un an.

Un an que nous avons été frappés en plein cœur par le terrorisme. En 2015, la double tragédie du 7 janvier et du 13 novembre nous a rappellé que la liberté n’est pas un acquis, mais un combat permanent.

Je sais ce que ces illuminés cherchent à faire. Ils veulent détruire notre mode de vie à la française. Ils veulent que nous arrêtions d’aller au cinéma, de sortir, de faire la fête. Ils voudraient que nous restions chez nous, terrés, et dans mon cas, que j’arrête de faire mes délicieuses fougasses.

Mais non. Je continuerai. Comme je l’ai fait aux aurores en cette journée de commémoration. Car ne pas faire de fougasses ce matin, ça voudrait dire qu’ils ont gagné.

Je ne peux pas me résoudre à l’idée d’une défaite face à l’obscurantisme. Alors, malgré les morts, malgré la peur, malgré la menace, je ferai jour après jour de nouveaux petits pains fourrés parfois au fromage de chèvre, parfois au saumon.

Nous sommes le 7 janvier 2016. Charlie Hebdo, la liberté d’expression et tout simplement la Vie ont survécu à cette douloureuse année. Nous avons su rester forts et unis. Les membres de Charlie dans leur rédaction, moi et ma femme Jeannette, derrière nos fourneaux.

Le combat de Charlie c’est aussi le nôtre, sauf que dans notre cas les crayons sont des fougasses olive/chorizo. Ainsi je m’efforcerai de mon mieux de faire vivre l’esprit du 11 janvier, celui des morts de Charlie, de l’Hyper Cacher ou du Bataclan à travers mes gourmandises salées.

Alors pour finir cette tribune je m’adresse à vous, chers Français :

Nous devons continuer à vivre.
Nous devons continuer la boulangerie.

JeSuisFougasse.

Hervé Olibat, boulanger-patissier

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