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Culture

Les équipes de LCI atteignent enfin la Thaïlande pour interviewer les victimes du Tsunami

“Rien de sert de courir, il faut partir à point” conseille la fameuse fable de La Fontaine. Et c’est visiblement cette maxime que la rédaction de LCI a eu un peu de mal à suivre. En effet, la direction de la chaîne d’information continue a annoncé que ses premiers journalistes venaient tout juste de fouler le territoire thaïlandais pour couvrir le tragique tsunami de 2004.

Publié le

 mar 


“Rien de sert de courir, il faut partir à point” conseille la fameuse fable de La Fontaine. Et c’est visiblement cette maxime que la rédaction de LCI a eu un peu de mal à suivre. En effet, la direction de la chaîne d’information en continu a annoncé que ses premiers journalistes venaient tout juste de fouler le territoire thaïlandais pour couvrir le tragique tsunami de 2004. Il aura donc fallu plusieurs années à ces envoyés spéciaux pour atteindre l’endroit où s’est déroulé ce drame. Mais ces derniers se défendent d’être passés à côté de l’événement et préfèrent plutôt parler d’un « traitement sur le long terme ». Récit.

« Il y a encore des choses à dire sur le sujet ! »

Sylvia Amicone est journaliste et présentatrice à la chaîne d’info du groupe TF1. C’est elle qui a été sélectionnée pour couvrir le Tsunami de 2004. Malgré cette arrivée tardive sur les lieux du drame, elle tient à minimiser la gravité d’un tel retard: « Même si c’est presque neuf ans après le début de la catastrophe, il n’est jamais trop tard pour en parler. Certes, on perd un peu en réactivité mais il ne faut pas non plus céder à cette folle course à l’information. Et je reste persuadée qu’il y a encore des choses intéressantes à dire sur le sujet. »

Anne de Coudenhove, la directrice de la rédaction de LCI revient d’ailleurs sur les facteurs qui ont engendré ce relatif retard: « On a eu quelques soucis à la rédaction qui ont retardé notre départ. Il a fallu choisir qui envoyer là-bas, avec quel matériel, quel staff technique. Ce sont des questions importantes qu’on a mis un certain temps à régler. Mais maintenant c’est bon. Nous sommes prêts à couvrir l’évènement comme une bonne chaîne d’information. »

« On s’est rabattus sur le train »

Les équipes de LCI semblent avant tout s’être heurtées à des problèmes logistiques lors de leur voyage vers le royaume de Siam : « En fait, on a quitté la France début 2008. Mais comme le vol qu’on souhaitait prendre vers Bangkok était complet, on s’est rabattus sur le train. Ça a été un choix plutôt contre-productif, il faut bien l’avouer. » explique Sylvia Amicone.

Un mauvais choix qui s’est confirmé lorsque la journaliste, accompagnée de son cadreur et d’un preneur de son, réalise que le train prend une autre direction que celle espérée pour finalement se diriger vers le sud de la Sibérie : « Ça a été un sacré coup dur pour tout le monde. Concrètement, ça nous a mis 8 à 12 mois de retard dans notre couverture du tsunami. » détaille Jean-Michel Chautard, le cadreur de l’équipe.

Bloqués en Sibérie

Ce retard, les employés de LCI l’aggravent sur les rives du lac Baïkal où ils débarquent du train. Car c’est dans l’auberge la plus proche où ils se réfugient qu’ils commettent une seconde bévue : « On a fait l’erreur de déjeuner directement dans l’auberge. On aurait dû tout simplement acheter à manger dans la supérette la plus proche. Ça nous aurait évité une intoxication alimentaire de plusieurs mois. »

Et c’est donc après une longue période de convalescence collective que les trois représentants de la chaîne d’info en continu reprennent la route vers la Thaïlande. En train encore cette fois-ci, l’aéroport le plus proche se trouvant à plusieurs milliers de kilomètres de là. Le trajet ferroviaire durera là encore plusieurs mois pour finalement prendre fin à Bangkok il y a quelques semaines.

Ce chemin de croix, Sylvia Amicone ne le regrette pourtant pas : « C’était très difficile à vivre mais ça fait partie du job. C’est aussi ça d’être sur le terrain et c’est en surmontant ce genre de difficultés que le professionnalisme s’acquiert et non en restant bien au chaud dans une rédaction parisienne. C’est du moins comme ça que je conçois le métier de journaliste. »

Des blessures ravivées

Vithaya Pohngam tient un stand de location de chaises longues sur la plage de Kata Noi à Phuket. C’est ici même qu’il y a huit ans, il a vu sa femme et ses trois enfants se faire emporter par une vague géante. Il retrouvera leurs dépouilles deux semaines plus tard à cinquante kilomètres de là. Contacté par l’envoyée spéciale de LCI pour témoigner de son expérience, il raconte le mélange de compréhension et de douleur provoqué par cette demande : « C’est un peu dur de les voir débarquer comme ça et poser des questions sur des événements aussi douloureux. Depuis 2004, j’essaie de faire mon deuil et ces journalistes occidentaux me ramènent en arrière, même si je comprends bien évidemment leur volonté de savoir et d’informer. »

La Rédaction

Illustration: WikiCommons / David Rydevik
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