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Société

Les prud’hommes valident le licenciement d’un salarié qui utilisait l’expression “prendre le lead”

Coup de tonnerre dans la start-up nation : prononcer l’expression “prendre le lead” est désormais passible d’un licenciement pour faute grave. Décryptage.

Publié le

 mar 


Pour Stéphane, c’est la douche froide. Après 22 ans de carrière, ce chief marketing officer a été licencié sans préavis par son entreprise, après une réunion qu’il qualifie pourtant de tout à fait banale. “C’était un warm up comme on en fait souvent avant un call client : j’ai expliqué à Alexandre, mon N-1, qu’il fallait se montrer assertif pour que nos inputs soient validés et puissent partir en prod asap. Je lui ai donc demandé de prendre le lead sur la conf call, et c’est là qu’il a commencé à frapper violemment sa tête contre le mur en hurlant des insanités”, explique Stéphane, qui se définit désormais comme un “Chief of research officer” chez France Travail. 

S’il admet avoir légèrement dérapé, Alexandre ne regrette pas son geste : pour lui, ce “warm up” était la goutte de trop. “Ça fait six ans que je travaille dans cette agence, six ans qu’on me demande de prendre le lead pour améliorer les insights et générer des quick wins, nous explique-t-il au bord des larmes. Six ans que je ne comprends pas ce qu’on attend de moi parce que j’ai fait Allemand LV1”.

Alors que le licenciement de Stéphane (ou “glowdown”, comme il préfère l’appeler) fait l’effet d’un séisme dans le monde du travail, il pourrait faire jurisprudence. Parmi les prochains cas dans le viseur des Prud’hommes : les managers à la recherche de concepts “disruptifs” et les happiness manager, pour l’ensemble de leur œuvre.

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