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Sciences

Internet : quand la dépendance aux smileys détruit la vie des internautes

C’est un des effets pervers d’internet. Un sujet tabou jusqu’ici. Celui des smileys, communément utilisés sur les réseaux sociaux. Car ces petits dessins qui viennent ponctuer chacune de nos conversations sur le net sont à l’origine d’un véritable fléau psychologique pour certains utilisateurs. Depuis plusieurs mois, de plus en plus d’associations s’élèvent contre un phénomène massif de dépendance aux smileys qui ronge la vie psychique et sociale des internautes.

Publié le

 mar 


C’est un des effets pervers d’internet. Un sujet tabou jusqu’ici. Celui des smileys, communément utilisés sur les réseaux sociaux. Car ces petits dessins qui viennent ponctuer chacune de nos conversations sur le net sont à l’origine d’un véritable fléau psychologique pour certains utilisateurs. Depuis plusieurs mois, de plus en plus d’associations s’élèvent contre un phénomène massif de dépendance aux smileys qui ronge la vie psychique et sociale des internautes.

La spirale infernale

Qui aurait pu prédire une vague de dépendance aux smileys et autres émoticônes aussi destructrice ? Personne, pas même les associations spécialisées dans les problèmes d’addiction classique comme Addiction infos service (AIS). Son président, Didier Fruly, se souvient du jour où il a vu apparaître les premiers cas : « Jusque-là, on avait affaire à des dépendances plutôt traditionnelles : alcool, marijuana, jeux d’argent, etc. Mais depuis deux ans, on voit apparaître une lame de fond pathologique qui ravage tout sur son passage. Pas un jour sans qu’un jeune homme ou une jeune femme ne vienne nous voir pour des problèmes d’addiction aux smileys. »

Corentin, 18 ans, est l’un de ces jeunes touchés par ce phénomène. Accro aux smileys depuis son plus jeune âge, il a décidé de s’en sortir en contactant AIS : « Je n’avais même plus de vie sociale. Au début, on commence avec les smileys de base, le bonhomme qui sourit avec les deux points et la parenthèse, un visage jaune avec les joues rouges… Après, c’est la spirale, on en recherche des plus compliqués. Des personnages, des cœurs…beaucoup de cœurs… »

Corentin a pris conscience de sa maladie il y a deux ans, quand il est violemment passé aux Gif, ces petites images animées : « Là, ça a été vraiment la descente aux enfers. Au début, j’en téléchargeais en simple consommateur. Mais je n’étais jamais satisfait. Il m’en fallait toujours plus, des toujours plus insolites. Puis, comme beaucoup d’autres je me suis mis à en faire de mon côté. Jamais de la revente à d’autres internautes », nous assure Corentin. Seulement, l’année dernière, le garçon en était quand même à 30-40 Gif animés par jour. Ses parents se sont alors inquiétés pour lui. Leur enfant ne mange plus, ne dort plus, devient agressif. Il sèche le lycée. À force de courage, ils parviennent finalement à le convaincre de se faire soigner. Ce qu’il essaie de faire depuis un an, tant bien que mal.

Silence radio au ministère de la Santé

La dépendance aux smileys, malgré la gravité de ses symptômes, reste encore un phénomène marginal. Les médecins se chamaillent pour savoir si oui ou non il s’agit bien d’une pathologie psychologique. Au ministère de la Santé, c’est le silence radio total. Joint par Le Gorafi, le porte-parole du ministère assure simplement que « le dossier a bien été transmis aux services compétents ». Sans plus de précision… À l’association AIS, on s’alarme d’une telle politique de l’autruche : « Faut-il qu’un gamin se pende parce qu’il n’aura pas réussi à télécharger le fameux “like” de Facebook pour que le gouvernement réagisse ? »

Le Gorafi

Illustration :  wikicommon / Pumbaa80

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