Au delà du Périphérique
Après seulement deux mois à Paris, elle surnomme ses anciens amis « les provinciaux »
À Paris depuis fin août pour ses études de droit, Blanche, 24 ans, a surpris son entourage, lorsqu‘elle est rentrée chez elle en Bretagne, quand elle les a surnommés « les provinciaux ». Reportage.
Comme tous les mois, Blanche est revenue chez elle le temps d’un week-end pour retrouver sa famille et ses amis, qui n’ont pas manqué de constater un changement de comportement chez la jeune fille : « Elle a râlé comme jamais parce qu’aucun taxi n’était présent devant la gare, alors qu’on habite une commune de seulement 3 000 habitants » déplore son père. Sa mère renchérit : «Avant de rentrer à la maison, elle est allée se plaindre auprès de la mairie pour protester contre l’absence de métro ou d’un tramway. Elle sait pourtant que la ville se traverse en seulement 10 minutes à vélo ».
Le soir, après un dîner dans l’unique restaurant de la commune, où Blanche semblait très nerveuse face aux sourires et autres marques de politesse des serveurs, elle est partie rejoindre ses amis au bistrot de la gare. «On ne l’a pas reconnue. À peine arrivée, elle a fait la bise à un pilier de bar qui fumait sa clope devant en pensant que c’était un videur » nous raconte Marine, sa copine d’enfance. Mais le pire était encore à venir. En s’approchant de la table où ses amis l’attendaient avec impatience, Blanche décide de ne pas perdre son temps à faire la bise à chacun, mais de leur lancer un simple : « Salut les provinciaux ! » accompagné d’un geste de la main, laissant tout le monde sans voix. «Perso, ce qui m’a le plus choqué, c’est quand elle est allée demander au serveur un «Sex on the beach ». Le pauvre, il n’a absolument rien compris et s’est fatigué à lui expliquer qu’ici ils ne servaient que de la bière et du vin » confie Marco, encore chamboulé par l’état dans lequel il a retrouvé son amie.
Revenue à Paris, Blanche ne regrette rien de ce retour aux sources : « Malgré leur côté rustre et primaire, les provinciaux m’attendrissent. Je retournerai sans aucun doute leur rendre visite: ce sont eux qui m’ont élevée et avec qui j’ai grandi. Si ce n’est par amour, au moins par altruisme, car il est de notre devoir de leur apporter un peu de notre civilisation. J’ai déjà fait encadrer un ticket de RER pour ma mère, et je compte ramener un flacon rempli de particules fines pour mon père ».
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