Culture
Le jury du prix Albert Londres refuse étrangement de récompenser la Rédaction du Gorafi
Incompréhension ce matin dans les locaux du journal Le Gorafi. Hier le comité du prix Albert Londres, récompensant chaque année le « Grand Reporter de presse écrite », a rendu public le nom des 7 journalistes sélectionnés sur 54 candidats. Force est de constater qu’aucun des membres du Gorafi n’y figure, et ce, malgré un travail d’enquête et d’investigation de qualité. Une partie des Français se dit choquée par un tel oubli. Du côté du jury du prix Albert Londres, on tente de jouer la diplomatie. Décryptage.
« C’est scandaleux ! C’est une négation du principe de méritocratie sur lequel notre République s’est fondée. » commente avec calme Michel, 30 ans, ce lecteur épisodique du Gorafi. Comme lui, beaucoup d’autres citoyens de l’Hexagone se sont réveillés avec la gueule de bois ce matin. Tous ne comprennent pas le choix du jury du prix Albert Londres d’écarter la candidature spontanée de la Rédaction du Gorafi dans la catégorie presse écrite : « On est tous un peu sous le choc. On pensait que c’était évident, que le Gorafi devait, si ce n’est remporter le prix, au moins aller en finale. Là on est comme médusé et on hésite entre abattement et colère. » témoigne cet autre fan occasionnel du site d’information.
Au siège de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédia) où le prix Albert Londres est hébergé, on tente de calmer le jeu et de justifier une telle erreur. Cissé Tamoura du service Communication, explique confusément : « Il s’agit d’un bug technique survenu sur le fichier Excel où les candidatures sont listées. Celle du Gorafi est malencontreusement passée à la trappe, contre notre volonté. » Et la porte-parole de continuer : « Les résultats des candidats sélectionnés pour la finale du 10 mai, ayant déjà été communiqués sous contrôle d’un huissier, il est impossible pour nous de faire machine arrière. Nous sommes profondément désolés…»
Des enquêtes en panne de reconnaissance
C’est donc toute la Rédaction du Gorafi qui tente de continuer son travail aujourd’hui malgré ce « bug » qui sonne davantage comme un désaveu. Jérôme est rédacteur au journal concerné depuis 2007 : « C’est pas juste ! On devrait largement être aux côtés de Libé, Médiapart ou XXI dans cette affaire. On avait pourtant proposé nos meilleures enquêtes. Il y avait celle de l’homme trop souriant dans le métro, l’enquête sur le meurtre de la chocolatine, l’histoire de la famille bloquée 3 jours sur un tapis roulant ou encore un superbe portrait du doyen des Kevin après sa mort. Après cette décision du comité Albert Londres, on a juste l’impression d’avoir été insultés en tant que journalistes.»
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